Qui peut mettre fin à la voracité de l’Espérance qui accumule les titres sur le plan local sans opposition notable? Pour le moment, le chemin vers la razzia semble bien balisé pour les «Sang et Or».
Même si la manière laisse encore à désirer à l’Espérance de Mouïne Chaâbani, il n’est nullement question de marchander l’octroi des titres avec l’ogre «sang et or».
Cette vérité s’est vérifiée une fois de plus avant-hier au stade de Radès où l’Espérance a eu raison du CSS aux tirs au but (5-4) dans le cadre de la supercoupe de Tunisie valable pour la saison 2018-2019.
Ainsi, en l’espace de quelques jours, l’équipe de Bab Souika a gagné son deuxième titre après celui du championnat remporté haut la main devant ce même CSS avec une nette avance de onze points.
Avant-hier, tout le monde s’attendait à une explication au sommet entre le champion et son dauphin qui ne sont autres que les deux meilleures équipes du moment qui représenteront le football tunisien dans la prochaine édition de la Ligue des champions.
Un duel «trop» tactique
On savait également qu’il y avait un autre match dans le match : celui de Faouzi Benzarti contre son «disciple» Mouïne Chaâbani. Ce n’est pas la première fois que ces deux techniciens, possédant les plus beaux palmarès, se trouvent face à face. La plus édifiante de leurs explications précédentes fut incontestablement celle de la finale de la Ligue des champions de 2019 (EST-WAC) au terme de laquelle c’est Mouïne Chaâbani qui a eu le dernier mot.
Cette fois-ci, la touche tactique et les choix stratégiques des deux coachs étaient visibles sur le terrain. On a vu un CSS compact qui n’hésitait pas à prendre l’initiative en exerçant le fameux pressing permanent sur le porteur du ballon. Idem pour Chaâbani qui a beaucoup appris de son côtoiement avec Benzarti et qui, lui aussi, affectionne le bloc haut et l’initiative, notamment au milieu du terrain.
Ces deux tactiques, en quelque sorte analogues, ont abouti à un jeu à la fois ouvert et un peu trop concentré à l’entrejeu. Et du coup, ce sont les joueurs du milieu de terrain qui ont galéré plus que les autres à l’image de Kwamé, Coulibaly, Ben Saha et Benguith du côté espérantiste et Trabelsi, Habassi et Tandia pour le CSS. C’est donc à une situation de blocage qu’on est arrivé même si aucun camp n’a visiblement opté pour un quelconque cadenassage. C’est, en quelque sorte, ce qui explique le score de parité (0-0) jusqu’à la fin du temps réglementaire et la rareté des occasions propices pour marquer des buts.
De surcroît, la forme toujours présente du valeureux gardien sfaxien, Aymen Dahmen, était là pour annihiler les deux seules occasions franches créées par l’Espérance grâce à Khénissi (10’) et Ben Saha (36’).
El Houni, le sauveur sauvé !
Rien ou presque ne laissait entrevoir l’arrivée d’un but de l’un des deux camps. Et précocement on «prédisait» déjà le recours aux tirs au but pour départager les deux protagonistes. Ce qui fut fait sans équivoque.
Et Chaâbani d’incorporer Rami Jéridi (89’) dans une tentative de contrecarrer l’avantage psychologique que possède le CSS : le spécialiste numéro un dans ce genre d’épreuves, en l’occurrence Aymen Dahmen.
Mais ni Dahmen ni Jéridi n’ont eut le mérite d’arrêter le moindre penalty. C’est que c’est la transversale qui est «intervenue» pour mettre en échec les tirs d’El Houni (EST) et Amri (CSS) avant que le Sfaxien Bakir ne rate carrément le cadre et le but qu’il ne fallait pas rater. Chose qui était synonyme de la défaite amère du CSS (4-5).
Paradoxalement, le ratage de Bakir a involontairement sauvé Hamdou El Houni qui a souvent été le sauveur de l’Espérance dans plus d’une situation décisive, comme ce fut le cas il y a moins d’une semaine à Kalaâ Sghira pour le compte des quarts de finale de la coupe. El Houni fut ainsi le sauveur sauvé !